Un grand seigneur féodal de l’an 1000 tente de racheter ses fautes par le pèlerinage

Lors de son dernier voyage, poussé par le remords d’avoir empoisonné son frère, Robert, surnommé le Magnifique à cause, de sa libéralité, et le Diable pour sa manière de faire la guerre, se dirigea d’abord vers Constantinople, et de là , vers Jérusalem. Il voulut exécuter ce dernier voyage en marchant nu-pieds, par pénitence. Mais au bout de quelques jours, n’en pouvant plus, il fut obligé de se faire porter en litière.
Le comte d’Anjou, Foulques Nerra, était accusé d’avoir fait mourir sa première épouse, et de s’être plusieurs fois souillé de sang innocent. Poursuivi par la haine publique et par le cri de sa propre conscience, il lui semblait que les nombreuses victimes immolées à sa vengeance ou à son ambition, sortaient de leurs tombeaux pour troubler son sommeil et lui reprocher sa barbarie. Afin d’échapper à ces cruelles images qui le suivaient en tous lieux, Foulques quitta ses états et se rendit en habit de pèlerin dans la Palestine.
Les tempêtes qu’il essuya dans les mers de Syrie lui rappelèrent les menaces de la colère divine, et redoublèrent l’ardeur de ses sentiments pieux. Lorsqu’il fut arrivé à Jérusalem, il parcourut les rues de la sainte cité, la corde au cou, battu de verges par ses serviteurs, et répétant à haute voix ces paroles : Seigneur, ayez pitié d’un chrétien infidèle et parjure, d’un pécheur errant loin de son pays. Pendant son séjour dans la Palestine, il distribua de nombreuses aumônes, soulagea la misère des pèlerins, et laissa partout des souvenirs de sa dévotion et de sa charité.
Les chroniques contemporaines se plaisent à raconter la fraude pieuse à l’aide de laquelle Foulques trompa les Sarrasins pour être admis en présence du sépulcre de Jésus-Christ. Les mêmes chroniques ajoutent qu’en se prosternant devant le saint tombeau, il en détacha furtivement une pierre, et qu’il revint en Occident chargé de ce précieux larcin.
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