Le voyage en Terre sainte au XIXe siècle
On a voyagé en Orient bien avant le XIXe siècle. En revanche, ce que les romantiques ont bien inventé, c’est le terme de Voyage en Orient, qui représente à la fois un espace touristique au sens moderne et un imaginaire dont les plus talentueux écrivains du siècle allaient dessiner les contours.
Un "périple idéal" va peu à peu se fixer, dans la continuité du voyage circulaire de Chateaubriand : Égypte, Palestine, Liban, Asie Mineure, Constantinople, Athènes et Grèce. Dans ce voyage, et même pour les agnostiques, la Palestine occupe une place à part. Pour les pèlerins qu’anime encore la foi chrétienne, "c’est une grande grâce" comme dit Mme de Gasparin, que de voir se lever sur Jérusalem un radieux dimanche de Pâques. Elle ajoute, en bonne protestante : "Enfin, la Bible, sans additions, sans retranchements, ouverte dans son lieu." Les catholiques français ne sont pas moins touchés par le souvenir des croisades et surtout la découverte des lieux mêmes de la Révélation.
Au début du XIXe siècle, le voyage en Orient reste encore une aventure individuelle, réservée à une élite et soumise aux dangers qu’ont toujours connu les explorateurs : vents contraires, maladies, difficultés d’hébergement ou même hostilité déclarée des populations. Mais les inventions de l’ère industrielle - la navigation à vapeur, les bateaux-postes et surtout, dès les années 1850, le chemin de fer - vont faciliter l’accès à l’Orient. Les Anglais seront les premiers à en tirer parti, sous l’impulsion de Thomas Cook, pionnier du tourisme de masse. Objets de toutes les railleries, les "cooks" et les "cookesses", comme les surnomment les Français, incarnent le type même du touriste "moyen" : pas assez respectueux, pas assez enthousiaste, rejetant toute nourriture locale pour du corned-beef importé et profanant les sanctuaires de papiers gras ; comme s’ils ne voyageaient que pour se préserver des pays qu’ils traversent
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