Un boulanger de Yazd
Aux portes de l’Inde, l’armée d’Alexandre le Grand, épuisée, se révolte contre son chef qui veut l’entraîner malgré elle au bout de la Terre. Tandis qu’Alexandre affronte la rébellion, Roxane, « la Resplendissante », brûle pour le général qui a pris la tête des révoltés.
Qui franchira le pas sans retour ?
Nous arrivons un peu à saturation. Cela fait une semaine que nous changeons de lit tous les soirs. Ici à Yazd, nous n’avons pas vu d’endroit vraiment agréable ; il n’y a pas de parc, pas de tchaï-khuné sympathique où passer les heures écrasantes de la journée ; et puis nous n’avons pas rencontré grand monde. Quelle différence par rapport à l’atmosphère presque familiale des quelques jours passés avec Hussein à Kerman. Jusqu’à présent, toutes ces choses nouvelles, toutes ces rencontres emplissaient la tête jusqu’à la faire déborder ; un peu à la manière des enfants, nous étions tellement accaparés et submergés par la découverte du monde que nous n’avions plus le temps de penser à autre chose. À présent, je commence à compter les jours à partir de la fin, je sens bien qu’il faudra remettre les pieds sur terre.
Nous sommes revenus dormir aux heures les plus chaudes de l’après-midi puis nous avons joué aux cartes. Hier, alors que nous jouions ainsi dans notre chambre, l’hôtelier nous dit que de tels jeux étaient interdits en Iran mais que nous pouvions continuer si nous fermions la porte à clé. Un peu plus tard dans l’après-midi, nous avons déambulé dans les rues de la vieille ville : au coucher du soleil, le torchis prend une couleur merveilleusement dorée.
Au détour d’une ruelle, nous tombons sur l’échoppe d’un boulanger. C’est l’heure de la fournée : les boules de pâte sagement alignées passent continûment dans les mains d’un homme aux vêtements blanchis de farine. Il les transforme avec dextérité en des galettes fines qu’il plaque aussitôt sur les parois d’un four sphérique. Au bout de quelques minutes, le pain est sorti prestement de la fournaise : on nous en offre avec force sourires. Nous nous régalons de ce délice avant de continuer notre chemin.
En fin de soirée nous avons rencontré des Français vus à l’aéroport d’Ispahan. Un Iranien rencontré dans la mosquée du Vendredi nous proposa de venir prendre le thé chez lui : quel accueil étonnant !
(samedi 15 août)
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