Premiers navigateurs
Si le détroit qui porte son nom fut reconnu par sir Francis Drake dès 1578, le Horn proprement dit est découvert et doublé en 1616 par les Néerlandais Willem Schouten et Jacques Le Maire, à bord de la Concorde, armée à Hoorn, ville natale du premier, d’où son nom.
Jacques L’Hermite, Hollandais, et Jean Hugues Schapenham, commandant une flotte de onze vaisseaux, partirent en 1623 avec le projet de faire la conquête du Pérou ; ils entrèrent dans la mer du Sud par le cap de Horn, et guerroyèrent sur les côtes espagnoles, d’où ils se rendirent aux Larrones, sans faire aucune découverte dans la mer du Sud, puis à Batavia. L’Hermite mourut en sortant du détroit de la Sonde, et son vaisseau, presque seul de sa flotte, revint au Texel le 9 juillet 1626.
En 1683, Cowley, Anglais, partit de la Virginie ; il doubla le cap de Horn, fit diverses courses sur les côtes espagnoles, se rendit aux Larrones, et revint par le cap de Bonne-Espérance en Angleterre, où il arriva le 12 octobre 1686.
Wood Roger, Anglais, sortit de Bristol le 2 août 1708, passa le cap de Horn, fit la guerre sur les côtes espagnoles jusqu’en Californie, d’où, par une route frayée déjà plusieurs fois, il passa aux Larrones, aux Moluques, à Batavia et, doublant le cap de Bonne Espérance, il revint aux Dunes le 1er octobre 1711.
Dix ans après, Roggewin, Mecklembourgeois, au service de la Hollande, sortit du Texel avec trois vaisseaux, il entra dans la mer du Sud par le cap de Horn, y chercha la Terre de Davis sans la trouver ; découvrit diverses îles dont l’île de Pâques.
Les parages du Horn restèrent peu fréquentés. Les rares navires espagnols contournant l’Amérique préféraient le risque d’un naufrage sur les récifs du détroit de Magellan — qu’emprunta Bougainville en 1767 — à l’engloutissement quasi inévitable dans une mer qu’ils ne pouvaient tenir.
Cook força le passage en 1769 et La Pérouse le franchit en 1786, mais avant eux, en 1741, l’escadre anglaise d’Anson perdit cinq de ses six bâtiments au cours d’une lutte de cent jours pour doubler le Horn. C’est seulement au début du XIXème siècle que les navires acquirent la résistance et la maniabilité rendant l’entreprise sinon assurée, du moins tentante, eu égard au gain de temps que sa réussite pouvait apporter.
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