Saisons de passage - Paul Cave
Avis aux navigateurs du XXIème siècle : les instructions ci-dessous ont un caractère historique et doivent être considérées avec précaution avant tout usage pratique, même s’il est possible que les caractéristiques naturelles dans cette région du monde n’aient que peu varié au cours des derniers siècles.
En ce qui concerne les saisons et le choix de la meilleure époque pour doubler le cap Horn, le capitaine King, malgré l’avantage des longs jours de l’été austral, considère comme préférable de doubler le cap pendant l’hiver austral. Les vents d’Est et de Nord sont très fréquents, suivant lui, dans cette dernière saison, au large du cap Horn, tandis que les vents d’Ouest et de Sud soufflent constamment en été. De plus, les vents seraient modérés en hiver comparativement aux furieux coups de vent de l’été.
On trouve dans les mêmes instructions les observations suivantes : les mois d’équinoxe, surtout mars, sont les plus mauvais ; coups de vent violents. Les mois d’août, septembre et octobre sont les plus froids ; pluie, neige et grêle. Décembre, janvier et février sont les plus chauds ; les jours sont longs et quelquefois le temps est beau, mais les vents d’Ouest sont encore fréquents, quelquefois très violents et avec de fortes pluies. En avril, mai et juin, on a moins de mauvais temps qu’à toute autre époque ; les vents d’Est sont fréquents et amènent parfois du beau temps assez fixe. Juin et juillet se ressemblent beaucoup, mais les grandes brises d’Est sont plus fréquentes en juillet.
La conclusion est que les mois de juin et de juillet, bien que très froids, et malgré la brièveté des jours, sont peut-être les plus favorables pour doubler le cap de l’Est à l’Ouest ; les mois d’avril et mai sont également assez favorables pour aller de l’Est à l’Ouest.
(…) Dans les mois de mauvais temps, tels que mars, août et septembre, et suivant Weddel et King, il faut se tenir au Sud par 60° de latitude, où l’on trouve la mer moins tourmentée et les vents plus égaux en force et moins variables en direction.
Le capitaine King conseille aux navires qui se rendent de l’Atlantique dans le Pacifique de rallier la côte Est de Patagonie et de s’en tenir à une centaine de milles. Quant a Fitz-Roy, il pense le contraire ou à peu près. Il est vrai, dit-il, que la mer est plus belle près de terre et que l’on n’a pas à y craindre les glaces, comme au large ; mais cependant, comme les courants portent au Nord avec plus de force quand on se rapproche de la terre, il recommande aux grands navires bien construits de rester plus au large.
Paul Cave - Patagonie. Détroit de Magellan et canaux latéraux. Cap Horn et Terre de Feu - 1879
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