Une excursion avec la famille d'Hussein
Aux portes de l’Inde, l’armée d’Alexandre le Grand, épuisée, se révolte contre son chef qui veut l’entraîner malgré elle au bout de la Terre. Tandis qu’Alexandre affronte la rébellion, Roxane, « la Resplendissante », brûle pour le général qui a pris la tête des révoltés.
Qui franchira le pas sans retour ?
Journée un peu en creux : nous avons passé la matinée à régler des affaires de billets de transport pour la suite du voyage. Grâce à Hussein, nous avons pu confirmer les vols d’Etienne et Cyril pour le 25 : ils étaient sur la liste d’attente et hier, à notre premier passage, on leur proposait d’attendre les désistements mais ils ne pouvaient pas se permettre cette incertitude. Ce matin, au bout d’une bonne heure de palabres et d’appels téléphoniques à des amis bien placés chez Iran Air à Téhéran, la bonne nouvelle est arrivée. Cette transaction si « orientale », cet échange de bons procédés, l’importance des relations personnelles, tout cela est très dépaysant et si peu conventionnel pour des Français réputés cartésiens !
Cet après-midi, suite de la visite de Kerman. Dans les rues, aux carrefours, de grands portraits d’hommes jeunes en habit militaire : ce sont les « martyrs » de la guerre Iran-Irak. Des textes aux arabesques savantes leur promettent le paradis des guerriers. Des peintures et de grands fresques de propagande, parfois défraîchies, ornent les murs.
Aidés par Hussein, Etienne et Thierry ont acheté un tapis ; quant à moi, j’avais jeté mon dévolu sur une pièce trop chère pour mes moyens, ou du moins, je n’avais pas emporté suffisamment d’argent pour la payer : c’était un tapis de grande taille et extrêmement fin. Il m’a fait rêver mais j’ai dû le laisser chez le marchand.
Nous devions aller à Mahan ce soir : un village à une vingtaine de kilomètres de Kerman, avec des jardins et des palais ; malheureusement il était trop tard et nous sommes restés en ville. Vers midi Hussein nous dit qu’il réservait un minibus pour nous au lieu d’une voiture : nous serions plus à l’aise et cela ne coûterait pas plus cher. Au fur et à mesure de la journée, le minibus s’est rempli : nous devions dîner à Mahan et c’était une « excursion » sortant un peu de l’ordinaire, une sorte de pique-nique du dimanche, aussi le chauffeur convia sa famille et Hussein fit venir ses deux filles, Roshanak (18 ans) et Manouchk (8 ans). Bref le minibus était plein. Le dîner dans les jardins de Mahan s’est transformé en sandwichs dans une aire de loisirs encombrée de manèges. Le plus étonnant de ces manèges était tout simplement une barque avec un moteur puissant qui faisait des ronds dans l’eau dans un bassin de forme un peu bizarre sur une longueur de 200 m environ. Voir ce bateau en plein désert était quelque chose de très incongru. Le parc était décoré de grands dessins de Mickey et ses comparses : la fascination pour l’Ouest et l’Amérique reste grande.
Je parlai longuement avec Roshanak, une fille volontaire, ayant un grand désir d’indépendance et très intelligente qui, après un an d’anglais à l’université parle excellemment bien ; elle veut continuer jusqu’au doctorat, c’est-à-dire encore 7 ans, les deux dernières années se faisant à l’étranger. Elle voudrait déjà aller étudier dans d’autres villes d’Iran, mais sa famille ne veut pas. Elle me posa des questions sur les relations entre jeunes gens en France, comment les gens se mariaient ; nous discutâmes de la liberté des femmes en Iran.
(mardi 11 août)
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