En route vers Persépolis
Aux portes de l’Inde, l’armée d’Alexandre le Grand, épuisée, se révolte contre son chef qui veut l’entraîner malgré elle au bout de la Terre. Tandis qu’Alexandre affronte la rébellion, Roxane, « la Resplendissante », brûle pour le général qui a pris la tête des révoltés.
Qui franchira le pas sans retour ?
Hier soir, Thierry et moi cherchions un bureau de change sur le Zand (le grand boulevard qui traverse Chiraz d’est en ouest) quand nous nous fîmes aborder par un Iranien dont j’appris plus tard qu’il s’appelait Ali. Il engagea la conversation de façon amicale et moins pesante que tel autre qui nous avait accompagnés un peu de force dans le dédale du bazar. Ali est militaire, dans l’infanterie. Il effectue son service de deux ans et a atteint la moitié de cette période. Il fait son service pour pouvoir partir à l’étranger : sans service, pas de permis de conduire, pas de passeport etc. Nous montrant sa tête presque rasée, il dit : « Comme je n’ai pas de diplôme, j’ai la tête rasée ; un diplôme me l’aurait évité ». Il pense qu’il ne trouvera pas de travail à l’issue de son service. C’est une rengaine que nous avons déjà entendue à de nombreuses reprises : le chômage règne et on incrimine les mollahs.
Comme il a l’air de ne pas avoir d’arrière-pensée mercantile, je lui demande de nous aider à trouver un véhicule pour la journée d’aujourd’hui. Grâce à lui, nous avons une voiture à un prix presque double de celui indiqué dans notre guide mais cela reste très raisonnable, et puis, l’auteur du guide devait avoir une grande habitude du pays et parler iranien couramment,… ce qui est loin d’être mon cas !
Avant de partir ce matin, nous voulions changer de l’argent. Le chauffeur nous conduit à une banque. Devant la porte, des changeurs au noir s’avancent avec des liasses de billets. Nous déclinons. À la banque, le taux est si ridiculement bas que nous refusons. Le chauffeur discute avec un garde armé d’une mitraillette qui conseille… les changeurs au noir ; nous ressortons, mais un policier rôde. Le change se fait alors dans la voiture. Les policiers ont tout vu, savent très bien ce qui se passe mais les apparences sont sauves. Le marché noir est toléré ; c’est plutôt un marché libre par opposition au cours imposé par le gouvernement.
(jeudi 6 août)
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