Poètes persans et maison de thé
Aux portes de l’Inde, l’armée d’Alexandre le Grand, épuisée, se révolte contre son chef qui veut l’entraîner malgré elle au bout de la Terre. Tandis qu’Alexandre affronte la rébellion, Roxane, « la Resplendissante », brûle pour le général qui a pris la tête des révoltés.
Qui franchira le pas sans retour ?
Dans le jardin abritant le mausolée de Saâdi. C’est l’heure de la prière et le haut-parleur d’une mosquée voisine déverse des flots de musique et de paroles. La tombe du poète est assez simple ; tout autour, des vers et des poèmes décorent les murs. Entre les cyprès se détachent les pentes arides des montagnes qui entourent la ville. L’odeur de la menthe se mêle à celle des fleurs ; les prières ne parviennent pas à étouffer le chant des oiseaux dans les arbres. Comme dans tous les jardins publics, les gens se promènent, parlent, des familles pique-niquent.
Pour venir ici, nous pensions prendre un taxi et puis nous avons rencontré nos deux jeunes amis : Mehdi et Mansour qui nous ont dit : « Le taxi c’est trop cher, prenez le bus. » Ils nous ont conduit jusqu’au terminal pour prendre le bus n° 7. Nous attendions depuis dix minutes lorsqu’une femme est venue nous dire de prendre le n° 24 qui arrivait à ce moment-là : c’est la preuve que tout le monde dans la gare routière savait déjà qui étaient et où allaient ces étrangers ! Dans le bus, les hommes montent à l’avant et les femmes à l’arrière. Nous avons bien sûr été dévisagés avec insistance, et le bus entier savait où nous allions : il n’y avait donc pas de risque de manquer l’arrêt !
Dans l’après-midi nous avons visité deux autres jardins. Dans celui du mausolée de Hafez, il y a une maison de thé : un petit délice de jardin entouré de hauts murs ajourés ; au milieu, une pièce d’eau, des fleurs, quelques arbres ; les murs sont creusés de renfoncements surélevés qui forment autant d’alcôves ; des coussins de part et d’autre d’une table basse permettent à quatre personnes de paresser au calme et avec nonchalance. Nous bûmes du thé et dégustâmes des glaces à l’eau de rose. Un merveilleux moment de plaisir pur.
À côté de nous, deux couples de notre âge, sans doute mariés mais ce n’est peut-être pas sûr parce que depuis peu « les garçons peuvent inviter les filles dans les tchaï-khunés ». Les deux femmes étaient très jolies, maquillées et habillées avec distinction tout en se conformant au plus strict noir.
(vendredi 7 août)
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