De Compostelle à Rome
L’Europe était marquée par les itinéraires vers Compostelle, évidemment parcourus dans les deux sens. En Espagne, on entrait par deux voies, celle de Roncevaux, préférée des Français, et celle du Somport, préférée des Italiens. La voie de Roncevaux rejoignait près d’Ostabat trois chemins, tous français : celui (via Turonensis) de Paris, Orléans, Tours; celui (limousin) de Vézelay et Limoges, et celui (via Podensis) du Puy par Conques. La route du Somport, qui ne fut pas appelée par hasard camino Italiano, passait par Arles, Montpellier, Saint-Gilles, Narbonne, Carcassonne, Toulouse, Oloron, avant de monter à l’Hospice de Sainte-Christine au Somport.
Les points de contact où les pèlerins de Saint-Jacques, les jacquets, croisaient (ou devenaient eux-mêmes) ceux de Rome, les roumieux, sont donc clairs. Les pèlerins français en route vers Rome partaient des mêmes lieux, et utilisaient les mêmes itinéraires de passage des Alpes pour descendre dans la vallée du Pô et se rendre de là à Rome par des routes qui, peu à peu, au long des siècles, devinrent mieux équipées et s’imposèrent.
Les Portugais et les Espagnols, ayant rejoint le camino de Saint-Jacques, franchissaient les Pyrénées à Roncevaux ou au Somport, parcourant en fait, en tout ou partie, la via Tolosana. Cette route était la plus naturelle pour les habitants de la France méridionale; ceux du Centre, en revanche, se rassemblaient, au point le plus proche et le plus commode, sur la route parcourue par Sigericus, qui était évidemment aussi celle des gens de la France du Nord et de la Bourgogne.
d’après F. & G. Lanzi, Les pèlerinages romains, Bayard Editions–Centurion, 1999
Plaque de rue à Menton
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