Courants au large du cap Horn
Avis aux navigateurs du XXIème siècle : les observations ci-dessous ont un caractère historique et doivent être considérées avec précaution avant tout usage pratique, même s’il est possible que les caractéristiques naturelles dans cette région du monde n’aient que peu varié au cours des derniers siècles.
Au large du cap Horn existe un mouvement considérable de la surface des eaux, de l’Ouest vers l’Est. Le courant, descend de la côte occidentale de Patagonie, en portant au S.E. ; il contourne la Terre de Feu en portant à l’Est, puis il remonte vers le N. E. passant par le détroit de Lemaire au large de la Terre des États.
Une partie des eaux passe dans l’Ouest des Malouines et l’autre partie dans l’Est. La vitesse de ce courant est d’autant plus variable que les vents dans ces parages sont eux-mêmes soumis à de plus grandes variations que partout ailleurs. Toutefois nous allons indiquer les vitesses moyennes sur lesquelles on pourra compter.
Sur le méridien de 82° 0., et entre 55° S. et 60° S., la vitesse du courant portant au S.E. et, à l’E.S.E. varie de 12 à 24 milles par jour. Sur le méridien de 77° O., et à une quarantaine de lieues dans le Sud du cap Pillar, lu vitesse du courant portant au S.E. est d’environ 12 milles ;
Sur le même méridien et entre 55° et 60°S., In vitesse vers l’Est varie de 18 à 24 milles. Sur les méridiens de 72° et 73° O., la vitesse à l’Est sur le parallèle de 58° S. est d’environ 30 milles par jour.
Par 71° et 70° O., et dans le Sud du cap Horn, la vitesse vers l’Est atteint environ 24 milles à 30 milles. Dans le S.E. et dans l’Est du cap Horn, le courant remonte vers le N.E. et le N.N.E. avec une vitesse de 30 milles ; près de terre, entre le cap Horn et la Terre des États, la vitesse vers le N.E. est d’environ 24 milles.
Une partie des eaux, après avoir doublé et contourné le cap Horn et la Terre des États passent dans le Sud des Malouines et se dirigent vers l’E.N.E., avec une vitesse de 12 à 24 milles sur les parallèles de 53° à 54° S.
Dans l’Est des Malouines, entre ces îles et le méridien de 52° O., les eaux portent vers le N.E. avec une vitesse de 12 à 24 milles, jusqu’au parallèle du 50° S., où le courant perd toute sa force.
L’autre partie des eaux, débouchant du détroit de Lemaire, et après avoir doublé la Terre des États, porte vers le N.N.E. et passe dans l’Ouest des Malouines. La plus grande vitesse, de 36 milles par jour, est observée à 10 ou 20 lieues dans le Nord du détroit de Lemaire.
Par le travers et dans l’Ouest des Malouines, la vitesse au N.N.E. n’est plus que de 12 milles ; et dans le Nord des îles, jusque sur le parallèle de 50° S., la vitesse du courant porte vers l’Est avec une vitesse de 12 à 24 milles.
Plus loin, dans le Nord des Malouines, et sur les parallèles 47° et 48° S., la vitesse du courant vers le N.E. est de 12 à 20 milles par jour.
Dans le N.E. des Malouines, entre les parallèles 47° et 49° S. et entre les méridiens 44° et 37° O., on observe fréquemment à la surface de la mer des variations brusques de température qui indiquent la limite des courants venant des régions polaires antarctiques et du cap Horn.
Paul Cave - Patagonie. Détroit de Magellan et canaux latéraux. Cap Horn et Terre de Feu - 1879
Courant circumpolaire
Entraîné par les violents vents d’ouest ("quarantièmes rugissants et cinquantièmes hurlants"), le courant circumpolaire est le courant le plus puissant du globe. Il se développe sans entrave continentale à l’exception du resserrement entre la pointe de l’Amérique du Sud et la péninsule antarctique.
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