Christophe Colomb
À l’issue de son quatrième voyage d’exploration pour essayer de trouver à l’ouest des Caraïbes le passage permettant d’atteindre les riches royaumes de l’Inde, Christophe Colomb dut échouer ses navires en mauvais état sur la côte de la Jamaïque. De là, il envoya une missive au roi d’Espagne pour raconter son voyage et ses épreuves. À la fin de sa lettre, il manifeste son découragement devant les attaques dont il fait l’objet et son désir de se rendre en pèlerinage à Rome :
C’est ainsi que j’ai traîné ma malheureuse existence, toujours condamné aux pleurs par la méchanceté de mes ennemis ; cependant, que Vos Majestés aient pitié d’eux ! Que le ciel maintenant pleure pour moi, que la terre pleure aussi, que l’être sensible, juste et charitable, pleure sur mon sort. Abandonné des miens, malade, entouré de sauvages cruels, ayant toujours la mort devant mes yeux, je languis dans ces îles éloignées de ma patrie, sans recevoir les consolations et les sacrements de la Sainte Église, qui abandonnera mon âme si elle vient à quitter sa dépouille.
Je n’ai point entrepris ce voyage dans l’intention de m’enrichir, ni pour obtenir des honneurs ; cet espoir était déjà éteint pour moi ; je suis venu dans ces contrées pour servir Vos Majestés et pour le triomphe de notre religion. Je vous supplie donc, dans le cas où, à l’aide de Dieu, je sortirais de ce pays, de me permettre de faire le pèlerinage de Rome et d’autres lieux saints.
(Lettre de Christophe Colomb au roi d’Espagne, 7 juillet 1503)
Le navigateur mourut le 20 mai 1506 à Valladolid, sans avoir vu Rome.
Christophe Colomb et les Vikings
Quand je suis parti à pied vers Jérusalem, sans aucune expérience des marches au long cours, je ne savais même pas si quiconque avait entrepris un tel parcours depuis 1 000 ans. Parce que j’avais besoin d’aller me battre dans une forêt vierge, je n’ai pas cherché à me documenter avant le départ sur d’éventuels prédécesseurs. Puis, au fil des mois et des pays, j’ai pris conscience du flot modeste mais régulier de marcheurs qui s’engage chaque année vers la Ville sainte. Mais avant de m’engager, j’ignorais tout, comme Christophe Colomb au jour de son appareillage sur le vaste océan.
« Pendant longtemps, on a affirmé qu’il avait découvert l’Amérique. Et en effet, sans aucune certitude, armé de sa seule conviction, il la découvrit. Des siècles plus tard, on avança que des Vikings avaient abordé le Nouveau Monde bien avant le navigateur génois. Mais allez donc expliquer à Christophe Colomb, à son retour en Espagne, qu’il n’avait rien découvert du tout et que ses Indes occidentales étaient connues depuis longtemps !
J’irai, je n’irai pas, j’irai, je n’irai pas… Au moment de décider, il m’a fallu l’audace inouïe des précurseurs qui ouvrent des voies nouvelles. Et pendant des mois, j’ai arpenté la terre avec l’ivresse effrayée de Colomb qui se demandait s’il n’allait pas toucher aux confins des mondes… »
cf le livre Pèlerin d’Orient p. 191-192
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