Bernard de Breydenbach
Bernard de Breydenbach, un riche chanoine de la cathédrale de Mayence, se rend en Terre sainte en 1483 et 1484 "pour faire pénitence, regrettant une jeunesse passée dans les plaisirs vains". Il est accompagné par Erhard Reuwich, un artiste d’Utrecht. En 1486, il publie en latin et en allemand Peregrinatio in Terram Sanctam, le premier livre de voyage illustré à être imprimé. Rempli d’informations précises sur les conditions matérielles du pèlerinage, il décrit également les villes, les régions et les peuples côtoyés au cours de cette aventure. Les gravures sur bois dépeignent les scènes urbaines et de vie animale avec autant de précision et de technique que de goût artistique.
Rencontrant un très vif succès, le livre sera ensuite traduit dans plusieurs autres langues. Le contenu topographique est également significatif et remarquable d’exactitude, constituant une avancée certaine, avec sa carte de Palestine et les quatre grandes vues, qui sont les premiers dépliants à apparaître dans un livre imprimé. Reuwich est ainsi le premier illustrateur à être nommé dans une telle édition et l’on considère que ses perspectives sont aussi les premières vues authentiques à être ainsi imprimées.
Malgré la vulnérabilité des blocs de bois ayant servi à l’impression, il semble que ceux-ci aient voyagé à travers toute l’Europe puisque le récit de Breydenbach a été publié successivement à Mayence, Lyon, Speier et Saragosse, avec ses cartes et vues imprimées à partir de blocs de bois identiques aux originaux.
Lexique latin / arabe
Perspective du port de Rhodes dans Peregrinatio in Terram Sanctam
Rencontre avec une licorne
Vingt jours après avoir quitté Jérusalem, nous entrâmes dans une montagne déserte dont la végétation se bornait seulement à quelques buissons épineux, les pèlerins en cueillirent quelques branches parce que, disait-on, la couronne du Christ fut tressée de ces épines. Il était à peu près midi quand nous vîmes dans le désert un étrange animal. Nous pensâmes d’abord à un chameau, mais notre guide nous assura qu’il s’agissait d’une licorne, ou rhinocéros des sables.
Il nous montra sa corne unique et longue de quatre pieds, si pointue et si dure qu’il n’est rien qui par elle ne soit percé, et par conséquent la plus grande prudence doit accompagner nos faits et gestes si nous ne voulons pas, par elle, être tous décousus.
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