Symbolique et enjeux géopolitiques de Jérusalem dans le conflit israélo-palestinien
Depuis la création de l’État israélien en 1948, et le début du conflit, Jérusalem a été tout à la fois un enjeu majeur et un champ de bataille pour les peuples israélien et palestinien.
Jérusalem, un enjeu
Pendant près de 20 ans, jusqu’à la conquête de la Vieille Ville, en 1967, elle a représenté l’enjeu stratégique numéro un des Israéliens, qui ont tourné vers elle toute leur énergie militaire. À partir de 1967 ce sont les Palestiniens qui en font un enjeu en revendiquant Jérusalem-Est comme capitale (idée insupportable aux Israéliens qui ne veulent plus entendre parler de division de la ville).
De plus, la Ville sainte reste un symbole religieux très fort pour les deux camps, qui réclament l’un comme l’autre le libre accès et la souveraineté sur leurs lieux de culte ainsi que la sécurité des fidèles.
Elle représente aussi un enjeu d’unité nationale, surtout pour les Juifs, qui après 2000 ans de dispersion ont besoin de renouer avec leurs sources pour se créer une identité nationale et développent en conséquence un intense programme archéologique.
Jérusalem, champ de bataille
Tout d’abord Jérusalem a été et reste un lieu de guerre entre Israéliens et Palestiniens : aux attentats terroristes répétés des uns répond une présence militaire étouffante des autres dans les rues de la ville, et quelques projets comme celui tout récent de construire un mur séparant les deux communautés.
Cette situation est entretenue et favorisée par l’intrication des lieux de culte : les passions religieuses exacerbées font rage autour des fouilles archéologiques israéliennes qui affectent les lieux de culte arabes, et débouchent parfois sur des explosions de violence, telle la seconde Intifada, suite à "l’escapade" d’Ariel Sharon sur l’Esplanade des Mosquées en septembre 2000.
Jérusalem-Est, également le champ d’affrontements économiques, où les Israéliens assoient leur supériorité par d’incessantes spéculations immobilières qui "grignotent" peu à peu les quartiers non juifs de la ville, et par d’habiles manœuvres de mise en valeur de leurs investissements urbains, tandis qu’ils paralysent les activités arabes.
Enfin, Jérusalem est aussi le lieu d’une intense guerre démographique. Ainsi, à Jérusalem Est les Israéliens visent par l’implantation et le maintien de colonies à reléguer les populations palestiniennes au rang de minorités dans le but d’asseoir leur souveraineté sur l’intégralité de la ville et retirer tout fondement aux revendications palestiniennes.
En définitive, la situation est devenue à Jérusalem l’image même de ce qu’elle est au niveau de l’ensemble du conflit : un labyrinthe inextricable de compromis, de rancunes et d’intérêts contradictoires où couvent les braises d’un incendie jamais éteint et dont voit mal comment on pourrait aujourd’hui étouffer l’embrasement.
Ce texte provient du site http://studio-jerusalem/jerusalem qui n’est désormais plus en ligne.
Merci aux auteurs de m’indiquer s’ils souhaitent que j’en supprime la publication sur ce site.
Prétendre à l’exhaustivité ou à l’impartialité serait hasardeux sur un tel sujet, dans lequel les faits, leur interprétation et les sentiments qui y sont attachés sont vécus de manière si différente entre les parties. Ce texte expose une certaine vision de la situation, qui est factuelle sur de nombreux points et même si elle peut paraître biaisée sur d’autres, elle est déjà un bel essai de compromis pour décrire la situation extraordinairement complexe de ces lieux.
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