Exemple de carte utilisée en Syrie
L’étape du jour
Le 20 novembre, en partant du village de Zebdani, près de 50 km me séparent du village de Rânkouss, derrière les sommets de l’Anti-Liban.
Entre le village de Sirghaya et celui de Rânkouss, dix centimètres de pointillés erratiques promettent une piste d’une trentaine de kilomètres jusqu’à Rânkouss. D’ici là, rien, aucun hameau, aucune route. Seulement des montagnes désertes dont les sommets culminent entre 2 000 et 2 500 m.
Saurai-je retrouver ma route avant l’obscurité ? Où trouverai-je un abri dans ces montagnes quand, en cette fin de novembre, il gèle toutes les nuits ?
cf le livre Pèlerin d’Orient p. 225
Cartes disponibles
En dépit du tracé approximatif de la piste entre Sirghaya et Rânkouss, la portion de carte ci-dessus est d’une qualité exceptionnelle pour la région. C’est la frange d’une carte libanaise au 1/250 000.
Les cartes syriennes proprement dites sont exécrables. Voir l’exemple Syrie-Liban.
Sur les hauteurs de Sirghaya, deux paysans me déconseillent de poursuivre cette trace car des militaires veillent plus loin. En effet, le pointillé longe la frontière. Mes papiers sont en règle pour la Syrie et je ne tiens pas à ce que l’on me prenne pour un clandestin cherchant à entrer illégalement au Liban. Suivant le conseil des deux hommes, je quitte le chemin principal et m’éloigne plein est.
Plus de sentier, mais étais-je bien sur le bon ?
Au bout de deux heures d’escalades et de descentes périlleuses sans points de repère, je fourrage au fond de ma poche pour chercher ma boussole. Rien. Dans l’autre poche, rien non plus. Pas davantage de chance dans mon sac. Autour de moi, un djebel torturé de roches couleur cendre à perte de vue. Pas même la verdure d’un buisson de ronces. Des pierres si tranchantes que j’ose à peine m’en servir de prises. Et j’espère qu’il n’y a plus de champs de mines dans cette zone
C’est le pompon !
Je ne sais pas où je suis. Égaré à des heures de marche du premier village, risquant de me faire appréhender par des militaires le long d’une frontière dont j’ignore la position, et j’ai perdu ma boussole. Il ne me reste que le soleil, un quart de litre d’eau et ma perspicacité pour me sortir de là avant la nuit.
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